Témoignage : Yohan, gérant des salons The Hairdresser

Découvrez Yohan, gérant du salon The Hairdresser à Sanary-sur-Mer

Présente-toi et le concept de ton salon ?

Je m’appelle Yohan Menzoyan, j’ai 28 ans et j’ai monté un concept qui est basé sur l’expérience technique des coiffeurs. Les tarifs sont variables en fonction de leur expérience, en fonction de leur disponibilité en salon, leur nombre de formation qui sont validées en interne et en externe et leur ancienneté au sein de l’entreprise.  

On fait seulement 3 choses : la coupe, la couleur et la barbe pour les hommes. On a un concept qui est divisé en trois parties car on a un bâtiment qui est sur trois étages, avec une partie cosmétique avec une réceptionniste, un barbier et un coloriste.  

Comment gères-tu ton salon aujourd’hui ?

Aujourd’hui, on a responsabilisé nos coiffeurs, nos collaborateurs, pour qu’ils soient vraiment indépendants. J’utilise un management qui est assez délégatif, ce qui me permet d’avoir un oeil sur tous mes collaborateurs en vraiment misant sur leur performance et leur motivation.  

Aujourd’hui ils ont plusieurs rôles au sein de l’entreprise, donc je vais vraiment avoir le rôle de manager, je vais former mes collaborateurs, je vais leur apprendre à se débrouiller seul, à être performant, polyvalent.  

On a un manager dans le salon qui veille à ce que tous les collaborateurs se sentent à l’aise et grandissent quotidiennement au sein de l’entreprise. Nous avons une réceptionniste qui s’occupe de toute la partie administrative, mais également de l’accueil de nos clients. Elle répond au téléphone, elle s’occupe de la prise de rendez-vous, elle fait également de la vente de produits cosmétiques, elle propose des cafés...

C’est vraiment la chef d’orchestre de notre journée, elle envoie les coiffeurs et les clients sur les différents étages qui sont consacrés à l’entreprise.  

On a également des coiffeurs, qui ont trois spécificités bien différentes : on a des coiffeurs barbiers, des coloristes, et finalement il en a des polyvalents.  

En barbier, on demande de savoir réaliser des soins du visage, de faire de la taille de barbe, de travailler les lignes, des dégradés américains, et des dégradés classiques. Puis les coloristes, on demande de savoir gérer un certain nombre de balayages différents, de contourings, d'éclaircissements.  

Plusieurs formations sont dédiées, on fait que 3 choses en salon : la coupe, la couleur et la barbe.

Comment recrutes-tu tes collaborateurs ?

Je m’occupe de la partie des Ressources Humaines en effet, je ne fais pas que ça, mais pour ce qui est du recrutement, on n’attend pas de recevoir un CV pour aller recruter notre collaborateur. On a mis en place, avec notre Manager de salon, un système de valeur, qui se base vraiment sur 3 valeurs, chez nous : le smile, la passion et le crew (l’équipe).

C’est vraiment ce qui nous caractérise, et en réalité, si on arrive à avoir un élément qui souhaiterait intégrer notre équipe et qui fait partie de ses 3 valeurs là, il aura plus de chances qu’une personne qui aura un CV monstre.

On a préféré se baser sur le psycho des futurs collaborateurs qui vont rentrer chez nous plutôt que leur technicité. On préfère former nous-mêmes nos collaborateurs, les rendre indépendants professionnellement plutôt que de les laisser comme ça faire ce qu’ils font techniquement mais psychologiquement ça suit pas parce que ça, ça ne marche jamais.  

Notre recrutement se base essentiellement sur nos trois valeurs : le smile, la passion, le crew, et après on continue de développer.  

Il y a un premier rendez-vous comme ça entre nous.  

On a un deuxième rendez-vous avec le manager, le futur recruté et moi.  

Après on a un troisième rendez-vous, là on lui demande de s’exprimer plus librement, de nous montrer certaines de ses techniques.  

À la suite de ça, on fait un quatrième rendez-vous pour lui donner une réponse, lui faire un petit stage de deux jours pour voir un petit peu comment il réagit à l’entreprise et aux collaborateurs.    

Notre but est vraiment de fonctionner en crew, c’est-à-dire en groupe. Il est hors de question qu’il y en ait un qui soit hors du groupe, ça risque de contaminer les autres.

Si on a un élément négatif, c’est un peu comme la pomme pourrie dans un panier, ça risque de contaminer les autres donc on n’accepte pas.

Comment se sont déroulés tes débuts de coiffeur-star ?

J’ai commencé la coiffure quand j’avais 15 ans, et à 17 ans sur les réseaux sociaux, je contactais tous les photographes que j’avais, dans mes amis, dans les amis de mes amis. Je leur envoyais des messages, je leur disais ”S’il vous plaît, est-ce que vous avez besoin de coiffeur ?”.  

Je leur demandais si je pouvais coiffer gratuitement pour des shootings.Il m’arrivait de fermer mon salon au risque de perdre de l’argent, mais je fermais mon salon pour coiffer sur des shootings photos gratuitement, juste pour avoir 6 mois après quand le photographe voulait bien me donner la photo, mon nom en bas à droite de la photo, c’est avec ça en fait que je me faisais ma publicité.  

Puis petit à petit, après en avoir fait 1, 5, 10, 20, 30 et 100, à force donner des cartes de visites à tous les maquilleurs, à tous les coiffeurs aussi qui sont également sur le shooting, à tous les photographes, tous les vidéastes et tous les modèles, finalement après tu commences à te constituer un réseau. Dans ce réseau là, un jour, il y en a un qui m’a appelé et qui me dit ”Bonjour, j’ai vu que vous avez fait tel shooting, est-ce que ça vous dirait de travailler pour nous?”. J’ai entendu le mot “travail”, donc je peux facturer. Ca a été ma première rémunération pour un shooting photo, 100 €.  

Et puis à la suite de ce shooting là, il y a eu un jour une modèle qui m’a appelé ”On aurait besoin de toi” et puis petit à petit j’ai commencé à avoir des contacts comme ça.

Un jour il y a eu une grosse société du Festival de Cannes qui m’a contacté et qui m’a dit ”Yohan est-ce que ça te dirait de venir pendant 15 jours pour couvrir l'événement sur le Festival de Cannes ?” Je ne vous cache pas que la première année, je suis venu 15 jours sans rien faire parce qu’ils prenaient les coiffeurs qui avaient déjà l’habitude de bosser. J’ai coiffé un peintre le dernier jour du Festival de Cannes.  

L’année d’après, j’étais toujours présent. Ce qui m’a vraiment permis de pouvoir rentrer un petit peu dans ce milieu là, c’est l’acharnement, l'assiduité, et vraiment je ne dirais pas la technicité du tout, parce que je pense vraiment qu’il y a des coiffeurs qui sont bien meilleurs que moi dans le domaine.

En revanche, c’est vraiment le contact, le réseau et le fait de se sentir à l’aise face à des personnes. C’est toujours mieux de travailler avec des gens qui sont peut-être un petit peu moins formés techniquement, sur du chignon par exemple, mais qui vont faire passer un bon moment à la personne.

C’est vraiment ça qui m’a aidé, et ça m’a permis de pouvoir coiffer plusieurs personnalités du cinéma ou du monde de la musique au Festival de Cannes mais également dans pleins d’autres événements : des films, des shootings photos, des défilés de mode.  

Maintenant ça ne s’arrête pas et le réseau est vraiment très fort et solide ce qui me permet de pouvoir continuer.

Comment gères-tu ta communication ?

En réalité, nos coiffeurs sont toute la journée en train de coiffer des clients, et moi je ne coiffe pas. Je demande qu’à chaque client qu’ils coiffent, qui le désirent et qui sont d’accords, de me faire une petite publication, de filmer, de prendre ce qu’on appelle des rushs, vidéos, des photos.

Tous les soirs, je leur demande de me transmettre tous ces rushs. Une fois que je les ai, ça me permet d’avoir du contenu et de programmer mes publications sur les réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, Snapchat, Google.

On va publier quotidiennement à travers des stories sur Instagram et Facebook qui sont reliés pour communiquer tous les jours sur notre travail technique. Dès qu’on a des événements différents, comme des shootings, des défilés, des films, là on va communiquer directement dessus avec notre téléphone. On filme et on balance ça sur tous les réseaux.  

On ne veut pas publier tous les jours sur des posts parce que ça va fatiguer le flow de nos clients. Ils vont se dire “Il poste tous les jours, c’est trop, il y a trop de contenu” donc nous on préfère être attendu sur notre contenu et poster quelque chose de propre plutôt que de poster quotidiennement comme ça et avoir un amas de contenu. On préfère programmer nos publications, les sélectionner et avoir de la qualité.

Quels conseils donnes-tu à ceux qui souhaitent se lancer ?

Le mieux, c’est de compter uniquement sur soi, la personne qui va le plus vous motiver professionnellement en fait c’est vous-même. Ne comptez pas sur les autres pour arriver à vous motiver. Après, si vous avez envie de vous épanouir professionnellement, il faut qu’à l’intérieur de vous, vous vous sentez bien. Ça, c’est le premier élément.

La deuxième chose, c’est qu’il ne faut jamais rien lâcher, parce que si on souhaite évoluer professionnellement, il va falloir s’en prendre un peu dans la face. Ça demande d’accepter de s’en prendre un peu dans la gueule.  

La troisième chose, il faut garder en tête votre objectif, créer votre objectif, créer votre chemin, parce que si vous voulez faire comme moi, ça ne marchera pas. Parce que si moi, j’essaye faire comme les autres, ça ne marchera pas non plus. Il faut que vous ayiez votre objectif et que vous mettiez en place cet objectif pour arriver au bout.

Voilà, détaillez exactement le chemin que vous voulez vous tracez et surtout comptez sur vous même et sur personne d’autre.

Quel est le moment qui t’as le plus marqué dans ta carrière ?

Les moments qui m’ont le plus marqué dans ma carrière, c’est pendant mon premier stage, quand mon maître de stage m’a dit ”Il faudrait que t’arrêtes la coiffure parce que t’es pas fait pour ça”. Donc, j’ai arrêté la coiffure dans son salon, je me suis formé et j’ai monté le mien.

Je pense que c’est lui maintenant qui a arrêté la coiffure ! Également au Festival de Cannes, on nous attribuait des numéros de chambre, on nous demande d’aller coiffer certaines personnes en chambre, donc je monte à la chambre, je vois qu’il y a un mec qui m’ouvre, un costaud, un peu Espagnol, je le coiffe, il est super sympa et super gentil, et puis j’entends une petite voix dans la salle de bain qui dit ”Ah j’ai l’impression que c’est un coiffeur français, est-ce que tu pourrais me reprendre ?”.  Je vois une nana vraiment magnifique, elle me demande de lui faire son brushing. Je ne sais vraiment pas qui sont les acteurs dans le cinéma parce que je regarde très peu la télévision et les films.

En repartant du Festival de Cannes, je me suis rendue compte que c’était Javier Bardem et Penelope Cruz qui étaient les invités d’honneur du Festival de Cannes. Le soir même, il y avait déjà les photos dans tout Cannes des coiffures que j’avais réalisées.Il y a eu un effet de surprise parce que je ne savais pas du tout qui c’était pendant que je les coiffais.

Le soir même je me suis dit ”C’est eux !” donc après je me suis mis à regarder presque tous leurs films, parce que j’étais assez content, voilà un bon souvenir !

Parlons un peu de Wavy… Est-ce que tu as senti une différence dans la gestion de The Hairdresser quand tu as pris Wavy ?

Il faut savoir qu’avant d’utiliser un logiciel de caisse, je faisais des fiches de jour, où j’écrivais chaque prestation, chaque cliente et leur paiement en espèce, en carte bleu ou chèque. J’écrivais ça tous les jours, chaque semaine je prenais des fiches semaine, et chaque mois je prenais des fiches de ma semaine pour créer un mois. Tous les mois, à la fin de l’année, je créais mes fiches par années.  

Je peux vous assurer que toute ma semaine j’avais des fiches sur ma table, qui étaient marquées de partout avec des écritures, avec des ratures de partout.Ce qui a vraiment changé ma vision en tant que Chef d'entreprise, ça a été d’utiliser Wavy, parce que ça a été vraiment simple d’utilisation. Parce que les mecs étaient super cools aussi, faut le dire, parce que quand tu travailles avec des gens qui sont sympas, qui sont à ton écoute et qui gèrent le service client, c’est super important quand t’as un bug.  

Au début ça fait bizarre de passer sur une application quand t’étais habitué à écrire sur le papier. C’est vraiment un premier jet, il faut se lancer.  

La troisième chose, c’est un gagne temps fou parce que j’ai juste à cliquer sur un bouton et ça envoie directement tout à ma comptable, alors que tous les mois il fallait que je ramène mes fiches de jour, mes fiches de semaine, mes fiches de mois chez ma comptable, c’était interminable.

Ca m’a vraiment changé la vie, j’utilise Wavy depuis qu’ils ont créé les prémisses de la première version, donc j’ai vraiment évolué avec eux et de mois en mois, à chaque fois c’est des outils qui me permettent de grandir, d’évoluer et d’avoir un travail qui est respectueux.

Est-ce que le tableau de bord des statistiques Wavy t’a aidé dans ton management ?

Oui forcément le tableau de bord des statistiques m’aide énormément dans mon management, parce que j’ai juste à cliquer sur un bouton et je vois toutes les stats de mes collaborateurs. Malheureusement pour eux je peux voir les différences qu’il y a sur les ventes, sur les femmes, sur les hommes, j’ai vraiment une vision globale de tout ce qu’on peut réaliser dans le salon.  

C’est malheureusement pour eux quand ils font des erreurs, mais tant mieux pour eux parce que je rectifie leurs erreurs pour créer quelque chose de positif, ils améliorent de mois en mois leur chiffre donc leur salaire.On fait ce qu’on appelle des challenges en salon, par exemple sur ce produit là, une petite huile, on va dire “Ok”, nous on met en place un challenge. Celui qui arrive à vendre le maximum et à conseiller le maximum cette huile là, recevra une surprise à la fin du mois.

C’est ce qui a permis à nos coiffeurs de bénéficier de supers tondeuses, ou de matériel offert par la société, parce qu’on avait mis en place ce petit challenge sur un produit.

Mais par exemple, je fais aussi ce qu’on appelle des challenges secrets, je me dis allez ”Ce mois-ci, celui qui fera le plus de coupe homme, il aura le droit à quelque chose”.

A la fin du mois, je leur dis “Bravo, toi t’as gagné quelque chose, alors la personne est un peu étonnée” Quoi ? Comment ? J’ai gagné quoi ?”. Ça les oblige à se motiver quotidiennement et ils sont très très motivés.

Une anecdote ?

L'anecdote que je vais raconter, c’est que au début, quand je n’utilisais pas de logiciel de coiffure et que j’écrivais tout à la main, une fille que je connais, Anjela, m’a présenté à un mec, elle m’a dit tu vas voir il est super sympa et en fait ce mec là il s’appelle Victor.

En fait Victor il est co-fondateur de Wavy, et la première fois que je l’ai vu, on a mangé un gros plateau de sushis, et c’est lui qui m’a invité. Voilà ma première anecdote avec Wavy, prenez Wavy et peut être que vous gagnerez des sushis !

Ecrit par
Aurélie Pauker
Toujours attirée par le monde de la coiffure et de la beauté, je réponds aujourd'hui aux problématiques que vous pouvez avoir.‍

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